ENSEIGNANT


« Chez moi, c’est l’action qui crée en quelque sorte, les personnages. » D’un trait, Alexandre Dumas résume la construction de ses personnages à celle de leurs actions. Le comédien doit être à l’écoute, gérer son émotivité, garder le contrôle de ses sentiments, apprendre à travailler avec des armes, à jouer avec elles, à se jouer d’elles. Les techniques de combats et le jeu d’acteur sont étroitement liés. Maître d’Armes depuis 1982 (ayant débuté l’escrime en 1964), j’enseigne au CNSAD depuis 1987 et  à la Salle d’Armes du Spectacle que nous avons fondée avec Patrice Camboni en 1992, où j’accueille comédiens, acrobates, cascadeurs, danseurs, mimes, chanteurs et toutes les personnes intéressées par la pratique de l’escrime scénique. Mes élèves, issus du CNSAD comme de la Salle d’Armes, sont devenus au fil des ans mes meilleurs ambassadeurs.

Loïc Corbery et Laurent Natrella, Sociétaires de la Comédie Française, dans Le Menteur, mis en scène par JeanLouis Benoît (Comédie Française, 2004). Photo Laurencine Lot

ESCRIME SCÉNIQUE

Apprentissage des différentes techniques de combat à tous types d’armes
Entraînement au sabre et au fleuret
Chorégraphie de scènes d’action par atelier
Cours particuliers
Stage Individuel AFDAS

 

TOUS LES JEUDIS de 10h à 13h ET/OU de 14h à 17h
Salle d’Armes du Spectacle de la Tour d’Auvergne
26 rue Buffault 75009 Paris
Métro : Cadet ou Notre Dame de Lorette
phone : 06 14 65 09 18
escrimerostain@gmail.com
www.lasalledarmes.com https://www.facebook.com/escrimedespectacle
Cotisation : 350 à l’année (licence & assurance FFE comprise)

QUELQUES PRÉCISIONS SUR LES COURS À LA SALLE D’ARMES DU SPECTACLE

La matinée est consacrée à l’escrime scénique (10h13h).

Vous apprenez les techniques de scène à travers différentes armes (la canne, la double canne, le bâton, la rapière, la dague et rapière, l’épée de cour) ainsi que l’escrime médiévale, les désarmements, les esquives, le combat de rue, etc…

 

Vous apprenez également l’enseignement chorégraphique sous forme d’atelier.
Tous les niveaux sont acceptés.

La journée commence par 45mn d’exercices préparatoires (respiration, biomécanique) proposés par Pierre Berçot, Instructeur de Systema.

L’aprèsmidi est consacré au sabre et au fleuret (14h17h).

Pourquoi ces deux armes d’étude ?
Elles permettent de ressentir les enjeux du combat par l’apprentissage d’une technique réelle et non pas factice, dans le but de travailler sur de véritables sensations d’escrime.
L’étude du sabre permet de ressentir et d’appréhender les techniques à la rapière.
L’étude du fleuret est indispensable si l’on veut aborder l’épée de cour qui est spécifiquement une arme de pointe (ou d’estoc).
Toutefois l’enseignement de ces deux armes reste avant tout lié à l’escrime scénique.
La leçon individuelle, c’estàdire la leçon au plastron, est le moteur de l’enseignement et permet à l’élève de progresser plus vite.

La Salle d’Armes est un espace convivial de travail et de plaisir, où l’unique contrainte est le respect de l’autre.
On peut également y venir travailler et répéter sans obligation de participer aux cours collectifs ou individuels.

L’ESCRIME ADAPTÉE AU SPECTACLE

«Il me manque une rime en eutre
Vous rompez, plus blanc qu’amidon ?
C’est pour me fournir le mot pleutre! »
(Cyrano de Bergerac, Acte I scène 4)

Si l’escrime est aujourd’hui un sport olympique, c’est aussi un art.
Jadis, tout était prétexte à montrer sa force, sa beauté, son habileté :
danse, combats simulés, tournois chevaleresques…
Le théâtre est le lieu idéal pour l’illustrer.
Les représentations de violence y sont ritualisées ; pour cela il est impératif de maîtriser les techniques de combats.
La connaissance de ces règles permet au comédien de s’autoriser à les transgresser en toute authenticité et en toute sécurité.
L’escrime telle que je l’enseigne est directement liée au travail de l’acteur.

Romain Canonne

Ma première approche est construite sur le «ressentir» :

– Trouver les gestes qui nous appartiennent.

Prendre conscience que notre regard précède toute action du bras et des jambes.

Appréhender l’espace qui nous entoure afin de sentir et voir l’autre.

Écouter les réactions du partenaire, être avec lui et non pas contre lui.

Gérer son émotivité et contrôler ses sentiments.

Développer le lâcherprise et la confiance en soi.

Jérémie Guiot

Dans un combat scénique nous sommes inévitablement
reliés au(x) partenaire(s).

Avoir une arme en main prolonge l’esprit et le bras.

Ne jamais perdre de vue que les techniques de combats
et le jeu
d’acteur sont étroitement liés.

La sécurité est l’élément clé de la confiance.

Et surtout… ne pas se prendre au sérieux :
travailler pour le
plaisir, dans le plaisir, avec plaisir.

Jean Adrien

Crédit photos : Sébastien Courivaud

 UN PEU D’HISTOIRE

De l’Antiquité jusqu’à la fin du XIXème siècle, le maître d’armes était un enseignant qui apprenait à ses élèves l’art de se défendre en toutes circonstances. Par la suite, celuici est devenu un pédagogue, un enseignant de sport de haut niveau et de loisir. Les Écoles de Théâtre en Europe ont de tout temps enseigné l’escrime. Au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, l’escrime est enseignée depuis 1784. Le maître d’armes de spectacle est à la fois un enseignant et un chorégraphe de combat. Il doit avoir une formation d’escrime, dite classique, au sabre et au fleuret, et une expérience de la scène. Il est inimaginable que des comédiens professionnels soient dirigés par un maître d’armes qui n’aurait pas de formation scénique ni de pratique théâtrale. Le maître d’armes de spectacle collabore avec le metteur en scène ou le réalisateur. Il choisit les armes et/ou les accessoires en fonction de la pièce, du film, de l’époque historique, etc… Il gère l’ensemble d’un projet, de sa conception à sa réalisation. Il doit en outre connaître l’histoire de l’art du combat, du duel et des armes.

Phrases d’armes

Phrases d’armes entre Patrice Camboni et François Rostain lors des Championnats du Monde d’escrime à Paris en 2010